Martin Luther, propos sur la musique


" C'est un des meilleurs, un des plus magnifiques dons de Dieu que la musique. Satan la déteste fort, car elle seule nous aide à chasser bien des tentations et des mauvaises pensées. Le diable ne peut supporter de l'entendre. C'est un des arts supérieurs. La musique rend le texte vivant. Elle chasse l'esprit de tristesse, à preuve l'histoire du roi Saül. [...] Et on voit dans la Bible que les pieux rois avaient donné un statut aux chantres et musiciens, les entretenaient et les payaient.

Pour un homme attristé, la musique est le meilleur remède. Elle vous remet la joie au coeur. Rappelez-vous ce personnage de Virgile : "Tu calamos inflare leves, ego dicere versus". Fais résonner tes légers chalumeaux, moi, je chanterai les paroles.

La musique tient, à moitié, lieu de discipline et de censeur, car elle rend les gens plus doux, plus calmes, plus moraux et plus raisonnables. Les méchants gratteurs de viole ne sont pas inutiles ; ils nous font comprendre quel art délicieux est le bonne musique. On reconnaît mieux les qualités du blanc quand on met à côté quelque chose de noir".



L'an 1538, le 17 décembre, le Dr Martin avait des chanteurs comme invités. Ils chantèrent de forts jolis airs et motets, et le docteur, plein d'admiration, déclara : "Voilà les nobles dons que le Seigneur répand à foison sur nous durant cette vie, qui n'est pourtant qu'une fosse de latrines. Que sera-ce alors dans la vie éternelle, où tout atteindra la perfection pour notre plus grande joie, où tout atteindra la perfection pour notre plus grande joie. Nous n'avons ici que la "materia prima", le commencement.

J'ai toujours beaucoup aimé la musique Celui qui connaît cet art est bon à tous les autres. Il est nécessaire de tenir la musique en honneur dans les écoles. Il faut qu'un maître d'école sache chanter, sinon je ne fais pas cas de lui. Il ne faut point non plus ordonner pasteurs de jeunes gens qui ne se soient, à l'école, essayés à la musique et y soient exercés".



Comme on chantait quelques beaux et aimables motets de Senfel, le docteur Martin Luther les admira fort et en fit grand éloge, disant : "Je ne serais pas capable d'écrire de pareils motets, quand je me mettrais en quatre. Lui, à son tour, il ne saurait prêcher sur un psaume aussi bien que moi. Les dons du Saint Esprit sont un psaume aussi bien que moi. Les dons du Saint Esprit sont divers. Dans notre corps aussi, les membres ne sont pas tous pareils. Mais personne n'est content des dons qu'il a reçus. Personne ne se déclare content de ce que Dieu lui a donné, personne ne se contente du rôle de simple membre, mais voudrait être le corps tout entier.

La musique est un splendide don de Dieu, tout proche de la théologie. je ne voudrais pas renoncer, même pour un grand prix, au peu de musique que je sais. Il faut constamment entraîner la jeunesse à cet art, car il fait des gens habiles".


Martin Luther, Propos de table, Paris, Editions d'Aujourd'hui, 1975, tome II, pp. 470-472.

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